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Au-delà du paywall : 5 tendances éditoriales qui transforment l’industrie de l’édition

Pour de nombreuses maisons d’édition, l’évolution des comportements des lecteurs et la concurrence mondiale ont renforcé la nécessité de transformer leur modèle économique, notamment sur le digital. Voici pourquoi ce changement est devenu indispensable – et quelles sont les principales raisons qui le motivent.

1. Tout le monde crée du contenu #

Historiquement, la presse écrite a toujours dû composer avec d’autres formats médiatiques comme la radio ou la télévision. Mais avec l’évolution d’internet – des réseaux sociaux au streaming, en passant par l’accès permanent via smartphone ou ChatGPT – la concurrence ne vient plus seulement d’autres éditeurs. C’est tout le web qui se dispute l’attention des utilisateurs.

De plus, là où il était autrefois difficile (et très localisé) de partager du contenu écrit non professionnel, il est aujourd’hui plus facile que jamais de diffuser opinions, informations et divertissements sous toutes leurs formes. Cela signifie que les éditeurs ne se battent plus seulement contre d’autres acteurs des médias, mais aussi contre chaque individu qui partage du contenu – gratuitement ou non – sur internet.

2. Le papier n’est pas mort… mais est-il suffisant ? #

« Le papier n’est plus le moyen le plus rapide d’accéder à l’actualité. À l’ère numérique, les informations sont disponibles à tout moment via un smartphone. »

Christoph Hauschild, expert en édition, Frisbii

Ce changement impacte fortement le modèle de revenus. Si les éditeurs ont historiquement inventé le modèle de l’abonnement, celui-ci n’a jamais suffi à lui seul à financer toute l’activité. La majeure partie des revenus provenait des annonces et publicités.

Avec la migration vers le numérique, la publicité ne permet plus, à elle seule, de financer un titre. Le contenu lui-même – et l’abonnement qui y donne accès – doit devenir la principale et la plus fiable source de revenu.

La publicité demeure néanmoins une composante importante. Selon un sondage de Reuters (2024), 77 % des éditeurs interrogés placent les abonnements et adhésions en tête des sources de revenus, suivis par la publicité et les partenariats (69 %), ainsi que le contenu sponsorisé (59 %).

3. Le problème du paywall #

Alors que les plateformes de streaming ont largement investi dans la personnalisation et des offres numériques sophistiquées, beaucoup d’éditeurs n’en sont encore qu’aux prémices de leur transformation. La plupart proposent un abonnement numérique, mais les entraves à leur croissance nuisent encore à la relation client.

Un obstacle majeur vient de l’histoire même d’internet : la musique et la vidéo n’ont jamais été vraiment gratuites au départ (notamment à cause des limitations techniques). Mais dès leurs débuts en ligne, de nombreux journaux et magazines ont mis leur catalogue à disposition gratuitement, misant sur la publicité numérique pour générer des revenus.

Cette stratégie n’ayant pas tenu sur le long terme, il est devenu difficile de convaincre les lecteurs de payer pour quelque chose qui était auparavant gratuit.

Un sondage mené auprès de lecteurs en Allemagne, Autriche et Suisse montre que seuls 15 % paient pour leurs actualités, tandis que 62 % déclarent refuser de payer (les Suisses étant légèrement plus favorables aux abonnements, les Allemands très opposés).

La transition vers le paywall a aussi souffert de deux erreurs classiques des anciens modèles d’abonnement papier :

  1. Un manque flagrant de communication avec les abonnés ;
  2. Une souscription facile, mais une résiliation compliquée.

Par ailleurs, beaucoup d’éditeurs peinent à proposer des offres numériques pertinentes à leurs abonnés papier, en particulier ceux à risque de désabonnement, alors qu’ils pourraient être séduits par un tarif réduit et l’accès à des contenus enrichis (archives, contenus 24/7, jeux numériques, etc.).

Les études montrent que l’acceptation par les clients est fortement corrélée à la facilité de suspension ou de résiliation. Le fait de savoir que l’on pourra partir sans obstacle renforce le taux de conversion. Il en va de même pour la transparence : actualisations produits, changements tarifaires, etc.

D’après une enquête menée par Toolkits et le National Research Group, 67 % des consommateurs américains affirment qu’ils seraient plus enclins à s’abonner à des publications numériques si le processus de résiliation était simplifié (source : mediaoperator.com).

4. Le journalisme traverse une crise d’image #

Il y a quelques décennies, chaque foyer avait son journal de référence. Le journalisme bénéficiait d’une image de rigueur, d’information et de divertissement.

Aujourd’hui, chacun peut publier du contenu en ligne. Et certains contenus créés par des particuliers sont tout aussi éducatifs, pertinents ou captivants que ceux issus de la presse professionnelle.

« C’est aux éditeurs de regagner la confiance et de rivaliser avec les micro-blogueurs et créateurs indépendants. Ce n’est plus suffisant de s’appuyer sur son héritage ou sur une réputation passée. Il faut s’imposer comme une référence : expertise, innovation, communauté et divertissement. »

5. Construire une communauté : la clé pour fidéliser #

Pour financer son activité grâce aux lecteurs – et non à la publicité – les éditeurs doivent repenser leur manière d’attirer et d’engager leur audience. Plus les lecteurs interagissent avec le contenu, plus ils sont susceptibles de s’abonner et de rester abonnés.

Les éditeurs les plus performants ont enrichi leur offre ou bâti une communauté solide autour de centres d’intérêt communs. Cela peut passer par des événements, des sections commentaires modérées, ou des contenus de niche destinés aux passionnés, fans ou communautés spécifiques.

La connectivité actuelle permet de nombreuses formes d’interaction : à chacun de trouver celles qui renforcent l’engagement.

En conclusion #

L’édition était autrefois un secteur réservé à quelques acteurs dotés de moyens conséquents. Il fallait investir avant de publier.

Internet a renversé ce paradigme. Oui, les investissements technologiques restent essentiels pour adapter son modèle économique. Oui, le marketing et la qualité de l’expérience utilisateur ont leur importance.

Mais les règles ont changé. Les éditeurs doivent s’appuyer sur des experts pour réinventer leur modèle et s’adapter aux usages des lecteurs d’aujourd’hui. Les auteurs doivent être incités à publier via des plateformes éditoriales plutôt qu’en indépendant.

Les barrières à l’entrée ont chuté : nul besoin d’une imprimerie industrielle pour publier.

L’édition moderne ne repose plus sur l’héritage ou les moyens techniques. Elle repose sur la capacité à proposer un contenu unique, omniprésent, engageant, une source fiable de savoir, de divertissement et d’information.

Frisbii Media est une plateforme de gestion des abonnements 100% dédiée aux éditeurs. Leader en Allemagne (Der Spiegel, FAZ, Bild, etc.), nous arrivons en France avec des équipes et des partenaires locaux, et vous accompagnons dans la digitalisation de votre activité ainsi que l’exploration de nouvelles sources de revenus.